Communiquer
avec un petit budget

Ah bon, c’est possible ?

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Vous êtes en phase de création d’activité, les coûts auxquels vous devez faire face sont nombreux et peuvent être de différentes natures selon votre secteur. Rénovation de local commercial, constitution de stock, achat de véhicule utilitaire ou de matériel technique font partie des passages obligés pour monter votre affaire. Autant d’occasions d’entamer votre budget, dans un climat d’incertitude. Mais êtes-vous vraiment sûr de ne rien avoir oublié ?

Les économies qui coûtent cher

À côté de ces coûts incontournables, on constate que le poste communication est hélas bien souvent… oublié ! Par manque de compréhension des enjeux, par crainte de dépenses démesurées ou perçues comme superflues et parfois même, avouons-le, par simple paresse. Quant aux plus téméraires, il font avec les moyens du bord. Certains se bricolent une page Facebook, d’autres mettent un ami à contribution pour réaliser un semblant de logo, histoire de “faire pro”, avec la conviction d’avoir ainsi économisé une véritable fortune.

Ce qui frappe d’emblée dans cette absence de démarche, c’est son aspect irrationnel. En effet, après avoir lancé toute une série de dépenses non négligeables, c’est l’investissement à la fois le plus modique et le plus rentable qui est laissé de côté ! Certains entrepreneurs ne prennent même pas la peine de se renseigner sur le coût réel d’une identité visuelle ou d’un site internet.

Pourtant, la preuve n’est plus à faire que tous, restaurateurs, artisans, commerçants, ont énormément à gagner à se faire connaître au travers d’une communication professionnelle et réfléchie. Une image solide et attractive, c’est une clientèle qui vous fait plus facilement confiance. Pourquoi vous priver de doper votre activité ? Si vous étiez certain de remporter cinq ou dix fois votre mise au casino, feriez-vous également le choix d’investir le moins possible ?

Plus tard ou jamais ?

En analysant le comportement de ce type d’entrepreneurs un peu trop pressés, on constate que certains d’entre eux vont jusqu’à s’enfermer dans un véritable cercle vicieux. Je pense en particulier à ceux qui, dès le lancement de leur activité, parviennent à envisager l’idée d’une éventuelle démarche de communication mais, pensant faire preuve de prudence, font le choix de tout remettre à plus tard, au jour béni où leur entreprise sera “un peu plus installée”. Après quelques mois ou années, le restaurateur ou l’artisan a fini par trouver ses clients. Conclusion logique : le besoin en communication s’avère finalement… un luxe bien inutile ! Soit deux fois la même erreur stratégique, à deux moments cruciaux de leur développement.

Le seul enseignement à tirer de ce raisonnement par l’absurde est que plus tard c‘est trop tard. Si les enjeux d’une communication efficace ne vous apparaissent pas dès la création de votre activité, il y a fort à parier que vous ne ferez pas mieux par la suite.

Quand la morosité est votre force

La bonne nouvelle, si vous êtes en phase de réflexion sur la question, est que cette frilosité ambiante joue en votre faveur. Dans le cadre d’un contexte économique florissant, les acteurs d’un même secteur d’activité se livrent une concurrence féroce. Il leur faut rivaliser de moyens pour se détacher, les stratégies se complexifient, les budgets de communication s’envolent, réservant la démarche aux seules grandes structures.

Or, comme nous l’avons vu, dans un contexte actuel qui semble pousser de plus en plus d’entrepreneurs à abandonner le terrain de la communication, il vous est d’autant plus facile et accessible de prendre l’avantage et de vous démarquer. Contrairement aux croyances irréfléchies que nous venons de voir, les situations de crise sont précisément les périodes les plus favorables pour prendre une vraie longueur d’avance. Vos concurrents ont opté pour la passivité ? C’est le moment d’agir.

La délicatesse du bulldozer

Maintenant que nous avons examiné avec un peu de recul la stratégie à adopter dès l’étape de création d’activité, y compris – voire surtout – dans un contexte morose, que peut-on réellement espérer avec un budget réduit ? La réponse est… beaucoup de faux pas ! À vrai dire, toutes ces erreurs pourraient se résumer en une seule : chercher coûte que coûte à obtenir “la totale” sans tenir compte des limites de son budget.

En cas de budget serré, l’erreur la plus répandue est en effet de se laisser tenter par la proposition magique, celle qui permettra de “tout faire d’un coup”. Identité visuelle, cartes de visite, plaquette, site internet et autres supports selon les besoins particuliers de chaque projet. Ce qui implique en réalité, dans 100 % des cas, de ne rien faire de bien. Tôt ou tard, ce mauvais calcul vous condamnera à remettre à plat l’ensemble de vos outils de communication, de façon plus sérieuse cette fois. En attendant, vous n’aurez fait que ralentir le développement de votre activité.

Au fil des années, j’ai bien sûr croisé des entrepreneurs qui ont fait ce type de choix par défaut. Je peux dire très honnêtement qu’à ce jour je n’en ai jamais vu un seul avoir la “chance” de s’en tirer correctement. Jamais. De leur logotype à leur site internet, tout envoyait un message soit confus, soit inadapté à leurs services ou à la clientèle qu’ils visaient. Soit une image aussi éloignée que possible de tout professionnalisme. Les moins chanceux d’entre eux ont même fini par mettre la clé sous la porte, parfois malgré un cœur d’activité prometteur.

Conclusion : adaptez toujours la dimension de vos supports à votre budget. Un grand nombre de leviers s’offrent à vous pour le faire de manière pertinente. En revanche, même si la tentation est parfois grande, ne vous contentez pas de compter sur la chance. Ne rognez jamais sur la qualité de réalisation de vos outils de communication. Car c’est bien cette qualité qui soutiendra votre projet, convaincra vos clients et vous fera gagner de nouveaux marchés. Une image médiocre, même reproduite à l’infini, ne vous apportera rien de bon.

Sortez vos calculettes

Retenez que la mise en place d’une identité visuelle (logotype, couleurs, choix typographiques, création d’une baseline) peut parfois demander jusqu'à plusieurs semaines de travail. Quant à la réalisation d’un site internet digne de ce nom, celle-ci s’étale généralement sur plusieurs mois. Dans ce contexte, et face à quelques alléchantes propositions low-cost que vous pourriez recevoir, lancez-vous dans un calcul simple mais pour le moins révélateur. Partez du principe que votre prestataire travaillera correctement pour votre projet (puisque c’est ce que vous souhaitez, n’est-ce pas ?) et estimez alors son tarif horaire. Dans certains cas extrêmes, vous pourriez aboutir à un résultat situé entre quelques centimes et une poignée d’euros. Ce qui n’a bien sûr aucun sens et devrait vous mettre immédiatement la puce à l’oreille.

Ce sera bien évidemment du côté du temps et des compétences accordés à la réalisation de vos supports, et donc à leur qualité finale qu’il faudra chercher le piège. Avec en fin de compte un résultat bien peu intéressant pour vous. Bravo, votre bon sens vient tout simplement de vous sauver la vie ! Adieu les logos à 200 euros (souvent de vilaines copies de créations originales), bye-bye les sites internet à 1 000 euros qui vous aideront uniquement à… perdre 1 000 euros !

La stratégie du ninja

Le conseil, pour un budget serré, sera donc invariablement le même : accordez toujours la priorité à la dimension qualitative de votre communication. Car c’est bien ça que l’on retiendra de vous et non le nombre de pages de votre site ou de votre plaquette. Adaptez vos besoins à votre budget, de façon rationnelle, stratégique et progressive.

Par exemple, dans le cas d’un site internet, envisagez un nombre restreint de pages dans un premier temps. Vous ferez ensuite évoluer votre site dès que cela vous sera possible. Cette période peut même être mise à profit en vous permettant de mieux cerner les attentes concrètes de votre public ou de vos clients. Vos prochaines actions n’en seront que plus pertinentes.

L’essentiel est que les fondations de votre site soient solides en termes de charte graphique, mais aussi de rédactionnels, de technologies employées, de référencement, de qualité de code, etc.

Si vous n’êtes pas expert, un site low-cost (entre 500 et 2 000 euros) vous satisfera probablement dans un premier temps. Mais en réalité il ne vous valorisera guère auprès de votre public et ne pourra pas connaître d’évolutions par la suite. Le jour où vous entamerez une démarche plus avancée, tout sera à reprendre de zéro. Au final, ce que vous preniez pour une “bonne affaire” s’avérera être un sacré gâchis.

Mais que fait la police ?

Dernier point : soyez raisonnable. J’ai vu des entrepreneurs faire des choix désastreux en matière de création d’identité visuelle, pour s’assurer une économie de… 100 euros ! Ce qui démontre avant tout une profonde incompréhension de l’importance clé d’une identité visuelle. Quelques années après, c’est toujours un logo bâclé qui représente aussi grossièrement cette entreprise. Voilà qui doit être bien lourd à porter, qui plus est quand on affiche des prestations qui se veulent haut de gamme…

Vos outils de communication sont voués à vous soutenir et vous accompagner sur le long terme. Si tout se passe correctement, vous vivrez et vous développerez avec eux au quotidien. Ils se doivent donc d’être un minimum pérennes et de valoriser votre image. Sinon, à quoi bon ? Pensez-y au moment de faire vos choix.

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